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OPTI-DEPIST-MUT : une étude pilote unique en Ile-de-France vers un dépistage organisé du cancer du poumon

Communiqué

8 Janvier 2025

OPTI-DEPIST-MUT : une étude pilote unique en Ile-de-France vers un dépistage organisé du cancer du poumon

L'Institut Curie mène, en partenariat avec l'Institut Mutualiste Montsouris et le Centre de Santé du Square de la Mutualité, l’étude pilote OPTI-DEPIST-MUT : OPTImisation de l’Implémentation du DEPISTtage du cancer broncho-pulmonaire en Ile de France.

Lancé le 6 janvier 2025, cet essai vise à évaluer la faisabilité d’un diagnostic précoce du cancer du poumon auprès d’une large population à risque en Ile-de-France. Menée dans le cadre de la stratégie décennale de lutte contre le cancer et avec le soutien de la Fédération Nationale de la Mutualité Française (FNMF), c’est actuellement l’unique étude du genre en cours en France.

 « Les actions de prévention contre le tabagisme – responsable de plus de 80 % des cancers du poumon – sont absolument essentielles. Mais un autre levier est tout aussi capital : le diagnostic précoce de la maladie. Parce qu’en France, plus de la moitié des cancers du poumon sont détectés à un stade métastatique, le dépistage organisé auprès de certaines personnes à risque peut considérablement changer la donne. A travers l’étude OPTI-DEPIST-MUT, portée par l’Institut Curie et l’Institut Mutualiste Montsouris, nous voulons montrer que, pour répondre à cet enjeu de santé public majeur, le déploiement et la mise en œuvre du dépistage organisé est possible », déclare le Pr Nicolas Girard, pneumologue, chef du département d’oncologie médicale de l’Institut Curie, coordinateur de l’étude OPTI-DEPIST-MUT.

 

Détecter le cancer du poumon à un stade précoce

 

Le cancer du poumon est la première cause de mortalité par cancer en France et son incidence augmente, en particulier chez les femmes[1]. Imputable au tabac dans 80 % des cas, ce cancer est trop souvent diagnostiqué tardivement. Plus de la moitié des patients découvrent leur maladie au stade métastatique suite à l'apparition de symptômes, et malgré les traitements, le pronostic est sombre. En revanche, dans les situations où le diagnostic est posé précocement, la chirurgie - quand elle est possible - est un traitement curatif, avec une survie supérieure à 85% à 5 ans[2].

 

A l’heure actuelle en France, il existe 3 types de dépistages organisés pour les cancers du côlon, du sein, du col de l’utérus. Concernant le poumon, si des questions sont posées autour du choix de la population cible et de l’interprétation des résultats, des études internationales ont démontré l’intérêt d’un dépistage des personnes exposées au tabagisme avec un suivi par scanner réduisant de 20 à 40 % la mortalité attribuable au cancer du poumon[3]. Dans le cadre de la stratégie décennale de lutte contre les cancers de l'INCa, la France a donc lancé des travaux pour établir les leviers et les freins au dépistage : c’est dans ce cadre que s’inscrit l’étude OPTI-DEPIST-MUT.

 

OPTI-DEPIST-MUT : une étude originale en Ile-de-France

 

Conduite par l’Institut du Thorax Curie-Montsouris, l’étude OPTI-DEPIST-MUT vise à recruter sur 18 mois 500 participants - la plus large cohorte mise en œuvre à ce jour - auprès de 10 centres d’inclusion, en s’appuyant sur le réseau de la Mutualité Française Ile-de-France qui regroupe plus de 5,2 millions d’adhérents en Ile-de-France et sur l’infrastructure du Centre de Santé du Square de la Mutualité qui effectuera les scanners de dépistage.

 

OPTI-DEPIST-MUT démarre par une campagne d’information et l’ouverture d’une plateforme Internet permettant aux personnes ciblées de vérifier leur éligibilité au programme, à travers une auto-évaluation des critères d’inclusion et d’exclusion (âge entre 50 à 74 ans, fumeur(se) ou ancien(e) fumeur(se) sevrés depuis 10 ans ou moins, résident(e) en Ile-de-France…). Les personnes éligibles sont ensuite orientées vers les centres investigateurs, avec un rendez-vous dédié, puis effectueront un scanner dans un délai maximal de 4 semaines. Le recrutement aura ainsi lieu sur 18 mois et les premiers scanners sur la 1ère année de l’étude, avec des suivis programmés à un an, trois ans et cinq ans.

 

Cette étude pilote menée à l’échelle de l’Ile-de-France offre ainsi une opportunité unique d’évaluer les modalités de mise en œuvre d’un dépistage du cancer broncho-pulmonaire en Ile-de-France, répondant aux enjeux de l’organisation d’un parcours de soins dédié.

 

Au-delà du dépistage précoce, la collecte des images radiologiques au cours de l’essai permettra de développer des outils numériques pour optimiser la lecture des scanners (analyse d’image, intelligence artificielle), mieux sélectionner les personnes les plus à risque et faciliter ainsi la prise en charge des dépistages positifs.

 

 

Pour en savoir plus sur l’étude OPTI-DEPIST-MUT : curie.fr/opti-depist-mut

 

 

[1] Source INCa 

[2] Raz DJ, Zell JA, Ou SH, et al. Natural history of stage I non-small cell lung cancer: implications for early detection. Chest 2007;

[3] Oken MM, Hocking WG, Kvale PA, et al. Screening by chest radiograph and lung cancer mortality: the Prostate, Lung, Colorectal, and Ovarian (PLCO) randomized trial. JAMA, 2011 / Pastorino U, Silva M, Sestini S, et al. Prolonged Lung Cancer Screening Reduced 10-year Mor tality in the MILD Trial Annals of Oncology, 2019 / Ann van Klaveren RJ, Oudkerk M, Prokop M, Scholten ET , Nackaerts K, Vernhout R, et al. Management of lung nodules detected by volume CT scanning. NEJM, 2009

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