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Le Prix Richard Lounsbery 2024 a été remis à Jean-Léon Maître pour ses travaux sur le développement embryonnaire des mammifères

Communiqué

15 Octobre 2024

Le Prix Richard Lounsbery 2024 a été remis à Jean-Léon Maître pour ses travaux sur le développement embryonnaire des mammifères

Le 15 octobre, sous la coupole de l’Institut de France, l’Académie des sciences a remis le Prix Richard Lounsbery à Jean-Léon Maître, directeur de recherche CNRS, chef de l’équipe Mécanique du développement des mammifères à l’Institut Curie.

Décerné par l'Académie des sciences (Paris) et la National Academy of Sciences (Washington) à des scientifiques de moins de 45 ans, œuvrant en France ou aux États-Unis, pour leurs réalisations exceptionnelles dans les domaines de la biologie et de la médecine, le Prix Richard Lounsbery est doté de 100 000 $ par la fondation éponyme.
Ce prix international reflète la précellence établie par les lauréats précédents. Les parcours de  ces derniers illustrent pleinement l’impact de ce prix comme tremplin vers les plus hautes  fonctions et distinctions dans les domaines de la biologie et de la médecine. Ainsi, 9 des précédents lauréats ont reçu par la suite un Prix Nobel (cf. Liste des lauréats).

Vers une meilleure compréhension de notre développement et l’amélioration de la PMA


Le jury constitué par des membres de l’Académie des sciences et la National Academy of Sciences a décerné le Prix Richard Lounsbery à Jean-Léon Maître en raison de l’excellence de ses travaux sur le développement des embryons de mammifères avant leur implantation dans l’utérus.
En utilisant des approches et des concepts dérivés de la physique, de l’ingénierie et de la génétique, complétés par une technologie d’imagerie microscopique de premier plan, Jean-Léon Maître et son équipe ont apporté une nouvelle dimension dans la compréhension des premiers changements de forme de l’embryon. Via une meilleure compréhension des premières étapes du développement embryonnaire, les travaux conduits par Jean-Léon Maître devraient permettre de perfectionner les techniques d’identification des embryons fécondés in vitro dans le cadre de procréation médicalement assistée (PMA), alors que près d’un tiers des inséminations sont aujourd’hui infructueuses pour des raisons qui restent inconnues.

Le prix Richard Lounsbery, un prix d’exception


Depuis sa création par Vera Lounsbery, en mémoire de son mari, en 1978, le prix Richard Lounsbery est attribué les années paires à un chercheur de moins de 45 ans exerçant en France et les années impaires à un chercheur travaillant aux États-Unis d’Amérique.

 Liste des lauréats du Prix Richard Lounsbery


2024 Jean-Léon Maître, directeur de recherche CNRS à l’Institut Curie de Paris, pour ses travaux remarquables et innovants en biologie du développement des mammifères.


2023 Michelle Monje, de la Stanford University School of Medicine, pour ses travaux pionniers qui ont changé notre regard sur la communication entre neurones et cellules gliales dans le cerveau sain mais également en cas de pathologies neurologiques, en particulier les cancers du cerveau.


2022 Claire Wyart, directrice de recherche Inserm à l’Institut du Cerveau, pour ses travaux remarquables sur l’interface sensorielle entre le système nerveux et le liquide cérébrospinal (CSF), qui contrôle notre posture et nos mouvements.


2021 Feng Zhang, du Broad Institute du MIT et de Harvard, du McGovern Institute for Brain Research et du Howard Hughes Medical Institute, pour ses résultats pionniers dans le domaine de l’édition génomique incluant la découverte de nouveaux systèmes CRISPR et leur développement en tant qu’outils moléculaires.


2020 Marie Manceau, du Collège de France, pour ses travaux remarquables en biologie du développement en particulier la formation et l’évolution de motifs périodiques sur le plumage des oiseaux.


2019 Jay Shendure, de l’Université de Washington, pour ses travaux qui révolutionnent la génétique et la médecine en permettant un séquençage d’ADN plus rapide, utile et moins cher.


2018 Yohanns Bellaïche, directeur de recherche CNRS à l’Institut Curie de Paris, pour ses travaux sur la régulation génétique et mécanique qui sous-tend la prolifération des tissus, leur homéostasie et réparation dans des conditions physiologiques et pathologiques (en utilisant une combinaison d’approches interdisciplinaires impliquant de l’imagerie de pointe, de la génétique, des approches moléculaires à grande échelle et l’analyse computationnelle), y compris les mécanismes locaux et à distance de mécano-détection qui, au cours de la cytokinèse, remodèlent les jonctions adhérentes lors de la division cellulaire.


2017 Pardis Christine SABETI, pour ses contributions révolutionnaires concernant le développement de nouvelles méthodes pour étudier la sélection évolutive chez l'homme et les virus, la création de nouveaux modèles de collaboration pour lutter contre les maladies émergentes au-delà des frontières disciplinaires et nationales, et la direction des eborts mondiaux visant à accroître le partage des données sur les pandémies, notamment Ebola et la fièvre de Lassa.


2016 Bruno KLAHOLZ, pour ses travaux en biologie structurale (par des méthodes de dibraction aux rayons X et de cryo-microscopie électronique) sur les régulations de l’expression génétique tant au niveau de la transcription (structures des récepteurs nucléaires à l’acide rétinoïque et à la vitamine D) qu’au niveau de la traduction protéique (complexes d’initiation et de terminaison, structure du ribosome humain).


2015 Hopi HOEKSTRA, pour son travail sur les bases moléculaires de l'adaptation à de nouvelles pressions sélectives, qui permet d'établir et de maintenir la diversité au cours de l'évolution.


2014 Frédéric SAUDOU, pour sa contribution majeure à la compréhension des mécanismes moléculaires et cellulaires de la maladie de Huntington, maladie neurodégénérative grave, par la découverte de la fonction de la protéine hungtingtine dans le transport axonal.


2013 Karl DEISSEROTH, pour ses travaux fondamentaux dans le domaine de l'optogénétique, où l'insertion d'une seule protéine bactérienne dans un neurone permet de contrôler la cellule à l'aide de la lumière.


2012 Olivier POURQUIE, pour sa découverte d’un oscillateur moléculaire nommé “Horloge de Segmentation” déterminant la métamérisation de l’axe corporel et la formation des somites.

 

2011 Bonnie L. BASSLER, pour ses découvertes pionnières sur l'utilisation universelle de la communication chimique entre les bactéries et l'élucidation des mécanismes structurels et réglementaires contrôlant les assemblages bactériens.


2010 Gérard KARSENTY, pour ses travaux sur les mécanismes moléculaires qui sous-tendent la formation et le remodelage de l’os.


2009 Cornelia I. BARGMANN, pour son utilisation extraordinairement inventive et réussie de la génétique moléculaire et classique afin d'étudier la base individuelle des cellules nerveuses du comportement chez C. elegans.


2008 Jean-Laurent CASANOVA, pour sa contribution primordiale à la compréhension des bases génétiques de la prédisposition aux maladies virales et bactériennes de l’enfant.


2007 Xiaodong WANG, pour ses études biochimiques pionnières sur l'apoptose, qui ont permis d'élucider une voie moléculaire menant de la mitochondrie au noyau et vice-versa.


2006 Catherine DULAC, pour sa contribution majeure dans la perception du signal phéromones chez les mammifères et pour sa traduction en termes de comportement.


2005 John Kuriyan, pour son rôle essentiel dans la révélation des mécanismes structurels qui sous-tendent le processus de réplication de l'ADN et la régulation des tyrosines kinases et des protéines cibles qui interagissent avec elles.


2004 Brigitte Lina KIEFFER, pour ses travaux de tout premier ordre en neurobiologie moléculaire concernant les comportements contrôlés par les opiacés endogènes, ayant des implications pour le traitement de la douleur, des toxicomanies et de divers troubles émotionnels.


2003 Carol W. GREIDER, pour ses études biochimiques et génétiques pionnières sur la télomérase, 
l'enzyme qui maintient les extrémités des chromosomes dans les cellules eucaryotes. Prix Nobel 2009


2002 Denis LE BIHAN, pour l’invention et le développement de l’imagerie par résonance magnétique 
de dibusion et de perfusion cérébrale. Cette méthode permet de cartographier des faisceaux de fibres nerveuses in vivo et conduit à des applications multiples tant sur le plan médical que sur le plan des sciences cognitives.


2001 Elaine FUCHS, pour l’apport de connaissances fondamentales sur la structure et la fonction  des protéines du cytosquelette et sur la relation entre ces protéines et les maladies génétiques humaines.


2000 Miroslav RADMAN, pour ses contributions conceptuelles et expérimentales à l'élucidation des 
mécanismes de réparation de l'ADN et de leur implication dans les domaines de l'évolution moléculaire et du cancer.


1999 Elliot M. MEYEROWITZ, pour ses contributions pionnières à la génétique moléculaire de l'architecture des plantes, qui ont des implications pratiques pour l'agriculture.


1998 Pascale COSSART, pour ses découvertes fondamentales en microbiologie portant sur les 
mécanismes de pénétration des bactéries dans les cellules hôtes et leur propagation à l'intérieur de ces cellules.


1997 James E. ROTHMAN, pour la dissection des mécanismes biochimiques par lesquels les protéines sont transférées d'un compartiment à un autre et vers le monde extracellulaire. Ces mécanismes sont essentiels pour les processus de neurotransmission, la morphogenèse des tissus et la sécrétion hormonale. Prix Nobel 2013


1996 Daniel LOUVARD et Jacques POUYSSÉGUR, pour leurs contributions à l'étude de la régulation de la division et de la dibérenciation cellulaire.


1995 Douglas A. MELTON, pour avoir montré comment les cellules et les tissus se dibérencient au cours du développement des vertébrés grâce à des études sur les ARNr localisés dans les œufs et les gènes qui induisent le mésoderme et le tissu neural.


1994 Jean-Louis MANDEL, pour ses travaux de génétique humaine et en particulier sa découverte de la mutation du X fragile. Ce nouveau type de mutation a été maintenant retrouvé à l'origine d'autres maladies humaines.

Crédit photo : Mathieu Baumer, Académie des sciences

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