Le projet « danser les émotions » de l’Unité Transversale d’Éducation Thérapeutique de l’Institut Curie propose de mettre les corps souffrants en mouvement via une médiation artistique dansée, pour permettre aux patientes d’exprimer leur vécu émotionnel, relationnel, physique en lien avec leur maladie.
« Notre projet - Danser les émotions - s’appuie sur l’expérience singulière de la douleur, dont les composantes sont cognitives (ce que je pense) et comportementales (ce que je fais) mais aussi sensorielles (ce que je sens) et émotionnelles (ce que je ressens). Nous nous intéressons aux composantes psychocorporelles de la douleur et accompagnons les patients dans l’amélioration de leurs compétences à s’adapter à la maladie, à la douleur et aux changements de leur corps. Plusieurs expériences ont déjà été menées intégrant les thérapies par la danse et le mouvement pour améliorer la qualité de vie. Ces dernières nous ont permis de penser que l’intégration d’une telle approche dans un programme d’éducation thérapeutique optimiserait ces apports et bénéfices pour les patientes. Nous avons proposé, à partir de janvier 2023, aux participantes 4 séances tous les deux mois et une session entre chaque vacances scolaires. Nous avions entre 4 et 9 patientes à chaque séance. Grâce à la musique, elles vont appréhender leur corps dans l’espace, identifier leurs ressentis et mettre en mouvement leurs émotions. Le projet accompagne 100 % de femmes de tout âge de 25 à 80 ans. eL programme n’est pas fermé aux hommes. Sur les 37 personnes concernées en 2023, 14 étaient en traitement actifs contre le cancer dont 9 en situation métastatique de leur maladie, 22 sous hormonothérapie (traitement de prévention de la récidive du cancer), 1 en surveillance sans traitement. Danser les émotions intègre le corps et l’esprit dans une démarche où la patiente se saisit des outils. Il est très important que cette approche thérapeutique soit intégrée dans un parcours de soins et dans les enjeux de rétablissement. Deux techniques de danse et d’éducation thérapeutiques sont utilisées. Les séances sont coanimées par une professeure de danse formée à l’art-thérapie, sensibilisée à l’éducation thérapeutique, ainsi qu’une infirmière de cancérologie praticienne en éducation thérapeutique et formée aux approches psychocorporelles. Un bilan éducatif est réalisé avant la danse thérapeutique avec des ateliers et un suivi de la progression des besoins de la personne. Ce projet fait aussi l’objet d’une évaluation pour mesurer son efficacité dans sa dimension d’amélioration des douleurs et d’adéquation aux objectifs de parcours de rétablissement de chaque personne. Les résultats permettent de dimensionner la faisabilité et l’intérêt de ce type d’actions dans les parcours de soins en cancérologie. »
Dr Evelyne Renault Tessier, Algologue - Cheffe de l’unité transversale d’éducation thérapeutique de l’Institut Curie
Silène Delorme, infirmière spécialisée et coordinatrice de l’UTEP Institut Curie
Les pensées et les émotions influencent la perception douloureuse ; elles sont travaillées dans ce projet par l’expression du mouvement.
« Parce que la douleur physique et la douleur psychologique doivent être associées, notamment en oncologie, la Fondation APICIL soutient le projet innovant Danser les émotions mené par le Dr Evelyne Renault Tessier, Cheffe de l’unité Transversale d’éducation thérapeutique du site de Paris de l’Institut Curie à hauteur de 8 400 €. Cet atelier s’inscrit dans un programme sur la douleur chronique et ses traitements que la structure a développé en cancérologie, permettant un travail sur les composantes cognitives et comportementales. Le projet a commencé de façon bénévole début 2023. La Fondation APICIL a souhaité accompagner ce projet qui avait montré tout son intérêt. Il avait besoin d’un financement tremplin pour trouver par la suite des financements plus durables. Les évaluations prévues par l’équipe ont été un élément rassurant sur les possibilités de trouver des financements pérennes. La Fondation APICIL s’engage aux côtés de l’Institut Curie pouru ne durée de 2 ans. »
Nathalie Aulnette, directrice de la Fondation APICIL
En 2023 :
|
> 5 sessions (> 4 séances) |
> 20 séances au total | > 37 personnes participantes | > 145 séances au total cumulé |
Acquisition de compétences telles que : savoir-être, positionnement, observation du corps, plaisir dans le mouvement. Ceci est utile pour les patientes afin de mieux vivre avec la maladie chronique qu’est le cancer mais aussi lutter contre la désadaptation à l’effort en lien avec le syndrome douloureux. C’est une passerelle possible vers l’accès à l’activité physique adaptée.
