Avec 18 000 nouveaux cas par an en France et 7 000 décès annuels, les cancers gynécologiques représentent un véritable enjeu de santé publique[2]. L’Institut Curie, fondateur de l’IHU Institut des Cancers des Femmes avec l’Université PSL et l’Inserm, prend en charge près de 1 800 femmes atteintes de cancers gynécologiques chaque année.
La singularité de l’Institut des Cancers des Femmes est de s’appuyer sur les sciences humaines et sociales pour améliorer la prévention à ce type de cancer. La compréhension de déterminants sociaux et de mécanismes culturels permettra d’améliorer la stratégie vaccinale existante contre le HPV (papillomavirus humain) et l'impact des actions éducatives chez certaines populations comme les adolescents.
L’Institut Curie renforce, à partir de septembre 2024, son parcours de soins dédié en onco-gynécologie sur les sites de Paris et Saint-Cloud, pour une qualité de prise en charge et d’accompagnement au plus près des besoins des patientes. L’Institut Curie se dote également de deux nouvelles salles de blocs opératoires pour accueillir davantage de patientes et pour leur offrir un plateau technique toujours plus performant.
Enjeux du parcours :
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A l’Institut Curie, la prise en charge des femmes s’appuie sur un haut niveau d’expertise médico-chirurgicale, un plateau technique de pointe et des essais cliniques innovants. Au cœur de cette prise en charge, il est essentiel de continuer à investir dans une personnalisation, une clarification, une fluidité accrue des parcours en fonction de chaque patiente, de son âge, sa fragilité, son environnement et ses attentes...
Ce nouveau parcours individualisé repose sur un suivi rapproché et réactif des patientes grâce à une infirmière de coordination et une assistante médicale de parcours, en plus du ou des médecins référents, ainsi que sur des outils de suivi et d’information digitaux adaptés aux besoins de chaque patiente.
Les missions de l’équipe soignante dédiée :
- Dépister les fragilités des patientes dès leur entrée dans leur parcours de soin de façon à adapter leur suivi à leur niveau de risque.
- Faire tout au long de leur prise en charge une évaluation longitudinale des besoins spécifiques notamment en soins de support (fertilité, nutrition, santé sexuelle, soutien psychologique, soins de plaies en oncologie, installations sportives, éducation thérapeutique, acupuncture...).
- Coordonner des prises en charge multimodales (soins de support, oncologie médicale, chirurgie, radiothérapie…).
- Favoriser l’accès à l’innovation pour toutes les patientes et développer l’offre d’essais cliniques dans les différentes pathologies gynécologiques (notamment ovaire, endomètre, col utérin et vulve)
- Valoriser les données issues des indicateurs de parcours à des fins de recherche.
Des innovations et des projets structurants au cœur de ce nouveau parcours de soin
En lien fort avec les associations (IMAGYN et Mon réseau cancer gynéco notamment), le parcours repose sur une co-construction avec les patientes.
Ce nouveau parcours s’inscrit dans le cadre de l’IHU Institut des Cancers des Femmes de l’Institut Curie, de l’université PSL et de l’Inserm. Véritable programme de rupture dans l’accompagnement des femmes, il a pour ambition de faire progresser les connaissances sur les cancers féminins grâce à l’excellence scientifique multidisciplinaire et développer une prise en charge holistique des femmes atteintes de cancer avec deux piliers : la médecine de précision et la prise en considération des spécificités individuelles des femmes. Parmi les actions phares de l’IHU : le Women’s Cancer Atlas constituera une vaste base de données inédite, intégrée, multi-échelle et multimodale, qui s’appuiera notamment sur des cohortes de patientes atteintes de cancers gynécologiques. Cette ressource unique permettra de mieux comprendre la biologie des cancers gynécologiques, d’améliorer leur diagnostic et les décisions thérapeutique,s pour mieux soigner et prévenir les rechutes. Car la prévention des cancers, depuis la sensibilisation à la vaccination (par exemple contre le papillomavirus) jusqu’à la prévention auprès des populations à risque ou la prévention des récidives, sont au cœur de l’expertise de l’Institut Curie.
Côté soins, les innovations médicales se poursuivent avec des techniques très modernes de radiothérapie (, de chirurgie (résection radio-guidée, robotique…) et des stratégies thérapeutiques nouvelles (associations de traitements, thérapies ciblées, désescalade chirurgicale…).
L’IA va également jouer un rôle crucial dans le diagnostic et le pronostic des tumeurs. Sur la base des images de radiologie, pathologie et les données multiomiques (génomique, transcriptomique, métabolomique…), les outils de « deep learning » pourront identifier des marqueurs prédictifs pour détecter précocement les rechutes notamment.
Âge, grossesse, ménopause, obésité, prédispositions génétiques, expositions environnementales, etc. : d’innombrables facteurs influent sur l’évolution et l’adaptation des tumeurs au cours du temps, en fonction des traitements ou de leur localisation. Côté recherche, l’objectif des équipes de l’Institut Curie est de mieux comprendre l'émergence de ces tumeurs, leur évolution spatio-temporelle, en s’attaquant notamment à la spécificité des tumeurs plus rares et complexes. De nombreux projets en biologie, génétique, épigénétique, chimie… seront menés pour appréhender cette complexité, identifier de nouveaux marqueurs diagnostiques, pronostiques et de nouvelles pistes thérapeutiques.
Dans ce contexte, le projet HoLOGRAM, soutenu par MSDAVENIR, le fonds de dotation à la recherche en santé du laboratoire pharmaceutique MSD France et 1er fonds de dotation dans les sciences du vivant en Europe, va porter sur les cancers ovariens séreux de bas grade : des tumeurs rares, qui touchent des femmes jeunes, qui restent mal connues et pour lesquelles il n’existe pas de traitement satisfaisant en dehors de la chirurgie.
Autre exemple de projet prometteur : une plateforme fondée sur le développement d’organoïdes 3D et de tumeurs sur puce va mettre au point des « avatars biologiques des patientes ». Issus des biopsies, ils seront « cultivés » en laboratoire et permettront de tester la réponse des tumeurs des patientes à différents traitements et d’étudier leur évolution. En s’appuyant sur la forte expertise interdisciplinaire de l'Institut Curie et de l'IPGG Paris - PSL (microfluidique, biologie cellulaire, physique, ingénierie, données), cette plateforme aidera à la prise en charge des patientes tout en aidant au développement de traitements plus adaptés.
[1] La réforme des autorisations en cancérologie définit depuis 2022 de nouveaux critères avec plusieurs niveaux d'activités et précise les seuils de nombres de traitements annuels minimaux qui doivent être réalisés par les établissements hospitaliers https://www.e-cancer.fr/Professionnels-de-sante/L-organisation-de-l-offre-de-soins/Traitements-du-cancer-les-etablissements-autorises/Les-autorisations-de-traitement-du-cancer
[2] Source INCa