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Movember : L’Institut Curie engagé sur le front des cancers masculin

Brève

10 Novembre 2023

Movember : L’Institut Curie engagé sur le front des cancers masculin

A l’occasion de Movember, l’Institut Curie met en lumière les spécificités des cancers masculins. Ses trois sites, Paris, Saint-Cloud et Orsay, offrent à chaque patient une prise en charge optimale des cancers de la prostate, des testicules et du pénis, ainsi qu’un accès à l’innovation, avec en particulier : l’utilisation de techniques de radiothérapie les plus en pointe ou encore l’utilisation de l’IA pour optimiser les diagnostics des cancers de la prostate. Côté recherche, les équipes s’intéressent aux aspects biologiques et physiologiques de ces maladies, avec de nombreux projets en cours dont le développement d’un test rapide, efficace et non invasif de diagnostic de cancer de la prostate à partir des ARN non codants présents dans les urines.

Qu’entend-on par cancers masculins ?

Le plus fréquent est le cancer de la prostate, avec 50 400 nouveaux cas recensés en 2018 en France*. Généralement rare avant 50 ans, il présente un pronostic favorable si le diagnostic est réalisé tôt. A contrario, le cancer du testicule touche principalement les hommes jeunes (2 769 nouveaux cas estimés en 2018)*. Si son incidence augmente, son pronostic demeure relativement optimiste. Aujourd’hui, les efforts portent sur l’amélioration des protocoles de chimiothérapie et des critères de choix thérapeutiques pour les formes avancées. Avec 450 cas recensés en 2018*, le cancer du pénis est le plus rare. Il touche principalement l’homme âgé. Son pronostic est moins favorable avec un taux de survie à 5 ans de 68 %*.

 

La radiothérapie, une carte maîtresse de l’Institut Curie

Premier centre de radiothérapie et de protonthérapie en France**, disposant du plateau de radiothérapie le plus complet d’Europe, l’Institut Curie propose une prise en charge moderne et optimisée. Les onze accélérateurs de particules à disposition du département d’Oncologie-radiothérapie traitent environ 800 patients par an sur les trois sites (Paris, Saint-Cloud, Orsay). Sur les 97 000 séances de radiothérapie effectuées en 2022, plus de 13 000 concernaient le soin de lésions prostatiques.

« Au sein du département d’Oncologie-radiothérapie, nous utilisons de plus en plus la radiothérapie stéréotaxique dans la prise en charge du cancer de la prostate. Ultraprécise, elle est délivrée en un nombre très limité de séances » souligne le Pr Gilles Créhange, chef de ce département et professeur à UVSQ-Paris Saclay. Cette approche cible mieux la tumeur et diminue les séquelles et les toxicités, un atout fondamental en faveur de la qualité de vie du patient.

Cette évolution des techniques appelle un renouvellement du dimensionnement du parc de radiothérapie de l’Institut Curie. Pour cela, plus de 56 M€ seront investis par l’Ensemble hospitalier d’ici 2028.

« Nous souhaitons étendre les indications de la radiothérapie stéréotaxique pour en faire bénéficier plus de patients, concernés par d’autres localisations ; proposer en routine la technologie de repositionnement surfacique, qui assure un meilleur contrôle de l’installation du patient à chaque séance et donc plus de précision ; nous engager dans la radiothérapie adaptative grâce à l’acquisition d’un IRM-Linac, un appareil à la pointe de la technologie ! L’enjeu est enfin de déployer l’intelligence artificielle dans un double objectif : d’une part, libérer les professionnels de certaines tâches et leur permettre de passer plus de temps auprès de leurs patients. Et d’autre part, réduire les délais d’accès des patients en attente de radiothérapie et diminuer la durée de chaque séance. » ajoute Gilles Créhange

Toujours en quête d’innovation, l’Institut Curie compte proposer prochainement la radiothérapie interne vectorisée ou radiothérapie métabolique. Elle consiste à administrer les rayons via un médicament porteur d’un élément radioactif. Une indication adaptée pour les patients atteints de métastases osseuses des cancers de la prostate échappant aux traitements hormonaux.

 

Un expert incontesté du diagnostic et de l’anatomopathologie

L’Institut Curie se tient également à la pointe de l’innovation dans le secteur du diagnostic de ces cancers. Ainsi, les expertises anatomopathologiques et génétiques sont au cœur du parcours patient.

« A l’Institut Curie, une équipe de pathologistes est spécialisée dans le diagnostic des cancers masculins. Nous apportons d’ailleurs notre soutien à d’autres Centre de lutte contre le cancer. » précise le Pr Yves Allory, chef du service d'anatomopathologie du site de Saint-Cloud, et professeur à l’UVSQ--Paris Saclay.

L’Institut Curie s’est lancé dans la numérisation des lames de biopsies de prostates. Après le sein, c’est la deuxième localisation qui bénéficiera de l’intelligence artificielle pour l’aide à l’analyse numérique des tumeurs. En partenariat avec Ibex Medical Analytics, pionnier du diagnostic du cancer basé sur l'IA, ce nouvel outil d’aide à l’examen des coupes histologiques viendra en appui des pathologistes, en optimisant les diagnostics et donc, les décisions thérapeutiques.  Un avantage certain pour améliorer la prise en charge de nos patientes.

Enfin, l'Institut Curie propose des consultations de génétique pour détecter les formes héréditaires de la maladie, ce qui peut influencer favorablement le diagnostic des cas familiaux de cancer de la prostate.

 

La recherche fondamentale pour mieux appréhender ces maladies

Différents projets menés au Centre de recherche démontrent la volonté permanente de mieux comprendre les cancers masculins.

Le Dr Antonin Morillon, directeur de l’unité Dynamique de l’information génétique : bases fondamentales et cancer (CNRS UMR3244 / Sorbonne Université) s’intéresse aux ARN non codants présents dans les urines impliquées dans le cancer de la prostate afin de proposer à l’avenir un test rapide, efficace et non invasif de diagnostic. En collaboration avec le Pr Yves Allory, cette avancée a donné naissance à l’essai clinique HOPE coordonné par l’Institut Curie.

D'autres projets, sous la direction du Dr Irène Buvat, directrice du Laboratoire d’Imagerie Translationnelle en Oncologie (Inserm U1288) et du Pr Thomas Walter, chef de l’équipe Apprentissage statistique et modélisation des systèmes biologiques (Inserm U900 / Mines Paris - PSL) se concentrent sur des approches novatrices en pathomiques*** et radiomiques****. Grâce à des algorithmes innovants en intelligence artificielle, elles visent à caractériser précisément les cancers de la prostate avant le traitement et identifier des biomarqueurs morphologiques, facilitant ainsi le travail des chirurgiens et des oncologues radiothérapeutes. Un projet conjoint entre Gilles Créhange et Irène Buvat vise à différencier une oligométastase et les métastases en utilisant la radiomique. Si les résultats préliminaires semblent prometteurs, une période de suivi de cinq ans est nécessaire pour confirmer leur validité. Ce progrès pourrait influencer considérablement les décisions de traitement, offrant ainsi des options thérapeutiques mieux adaptées aux besoins de chaque patient.

 

* Estimations nationales de l'incidence et de la mortalité par cancer en France métropolitaine entre 1990 et 2018 – Étude basée sur les registres des cancers du réseau FRANCIM – disponible sur le site de l'INCA https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-de-la-prostate/Points-cles

** par le nombre de patients traités 

*** La pathomique consiste en l'analyse mathématique et informatique de données histopathologiques pour le diagnostic assisté par ordinateur (ScienceDirect).

**** La radiomique permet, à partir d'un très grand nombre de paramètres quantitatifs extraits d'images radiologiques et confrontés à la réalité clinique et biologique, de découvrir de nouveaux biomarqueurs diagnostiques, pronostiques ou prédictifs (ScienceDirect).