Avec plus de 60 000 nouveaux cas chaque année en France, le cancer du sein reste le premier cancer féminin et la première cause de mortalité par cancer chez les femmes, avec 12 000 décès par an.
Les enjeux sont multiples : mieux comprendre, mieux diagnostiquer, suivre et traiter les patientes, avec le moins de toxicités possibles, en mettant en œuvre des stratégies toujours plus précises et plus personnalisées.

La biopsie liquide marque un tournant déterminant en oncologie : cette technique ouvre la voie à la détection dans le sang de la présence ou de l'évolution d'un cancer grâce aux biomarqueurs circulants, qui peuvent être de l'ADN tumoral, des cellules tumorales, des vésicules extracellulaires ou encore des ARN (voir Fiches 1 et 4).

Cette méthode innovante et très prometteuse de détection de biomarqueurs circulants dans le sang ouvre la voie à de nombreuses applications (voir Fiches 1 et 2) :
- Pour le dépistage avec l'idée que la biopsie liquide pourrait un jour compléter les examens radiologiques actuels.
- Pour le diagnostic et le pronostic car le type de matériel circulant et sa quantité informent sur l'ampleur et la progression de la maladie.
- Pour suivre l'efficacité et la résistance aux traitements : en cours de traitement, l'évolution de l'ADN tumoral circulant renseigne sur l'efficacité de l'approche thérapeutique, tandis qu'une fois les soins terminés, la détection d'ADN tumoral circulant peut révéler une maladie résiduelle et donc un risque de récidive.
Nettement moins invasive qu'une biopsie classique, cette technique peut être répétée plus souvent sans altérer la qualité de vie de la patiente.

L'Institut Curie se mobilise fortement en recherche clinique pour que ces avancées se traduisent en bénéfice réel pour les femmes atteintes de cancer du sein (voir Fiche 3).
"Pour démontrer que l'identification des nouveaux biomarqueurs ou l'utilisation des nouvelles techniques d'analyse peuvent changer le devenir des patientes, l'Institut Curie a lancé de nombreux essais cliniques, indique le Pr François-Clément Bidard, oncologue médical à l'Institut Curie et directeur du Centre d'Investigation Clinique 1428 (Inserm/Institut Curie). Nous avons été les premiers à développer le concept d'interception des résistances au traitement grâce à l'ADN tumoral circulant, qui devrait permettre la mise sur le marché d'un nouveau médicament pour contrer la résistance à l'hormonothérapie, suite à l'essai clinique SERENA-6. Nous devrions aussi prochainement initier une nouvelle cohorte de l'essai ALCINA, qui permettra à 200 patientes à risque de rechute d'avoir accès à ces techniques novatrices de détection des rechutes, déjà remboursées aux Etats-Unis, mais pas encore prises en charge en France ».

Autre exemple, dans les cancers du sein triple négatif, avec l'essai CUPCAKE qui va démarrer fin 2025 : « Cet essai très novateur a pour but la détection précoce de la récidive au niveau moléculaire pour la prendre en charge avant l'apparition des symptômes. C'est un enjeu majeur pour les femmes concernées », explique le Dr Fatima Mechta-Grigoriou, directrice de recherche Inserm, directrice de l'unité Chimie biologie des cancers (Inserm / CNRS / Institut Curie) à l'Institut Curie.
Pour plus d'informations sur les thématiques abordées lors de la conférence et de la visite, vous pouvez consulter les fiches détaillées :
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Fiche 1 – Les biomarqueurs circulants : un espoir sur tous les fronts
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Fiche 2 – La détection au cœur du suivi des patientes
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Fiche 3 – Les essais cliniques, ou le transfert de la recherche au bénéfice des patientes
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Fiche 4 – À la recherche de nouveaux biomarqueurs
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Fiche 5 – Les facteurs de risque du cancer du sein
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Fiche 6 – Les différents types de cancers du sein