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Santé des femmes : l'Institut Curie mobilisé pour prévenir, comprendre et soigner les cancers gynécologiques

Communiqué

26 Août 2025

Septembre turquoise

Santé des femmes : l'Institut Curie mobilisé pour prévenir, comprendre et soigner les cancers gynécologiques

À l'occasion de septembre turquoise, l'Institut Curie réaffirme son engagement face aux cancers gynécologiques. Avec près de 18 000 femmes touchées chaque année en France, ces cancers regroupent des pathologies complexes et variées nécessitant des prises en charge coordonnées et personnalisées. Au cœur des préoccupations de l'Institut Curie et de l'IHU Institut des Cancers des Femmes, les équipes de recherche et de soin s'unissent pour améliorer le diagnostic, renforcer la prévention, garantir un accompagnement adapté à chaque patiente.

Les cancers gynécologiques - col de l'utérus, endomètre, ovaire, vulve, vagin, trompes - touchent près de 18 000 femmes et sont responsables d'environ 7 000 décès chaque année en France. Survenant le plus souvent après 50 ans et dans certains cas chez des femmes plus jeunes, ces pathologies diffèrent considérablement selon leurs localisations et sont souvent diagnostiquées à un stade avancé. Ces cancers féminins complexes et méconnus représentent un défi majeur de santé publique face auquel il est nécessaire d'innover dans leur prévention comme dans leur prise en charge.

Centre leader en Europe dans la prise en charge des cancers féminins[1], l'Institut Curie soigne près de 1 800 femmes atteintes de cancers gynécologiques chaque année. En 2024, l'Institut Curie a créé l'IHU (Institut hospitalo-universitaire) Institut des Cancers des Femmes avec l'Université PSL et l'Inserm, avec une ambition forte : faire progresser la médecine de précision en tenant compte des parcours, des besoins et des vécus spécifiques de chaque femme. En associant chercheurs, soignants et associations de patientes, cet IHU fédère les expertises pour prévenir les rechutes, identifier de nouveaux leviers d'action – notamment en matière de prévention et vaccination HPV - et renforcer l'impact des innovations auprès de toutes les femmes concernées.

Une prise en charge et un accompagnement au plus près des besoins des patientes

A chaque étape du parcours de soin, l'organisation de l'Institut Curie vise la fluidité, la réactivité et la clarté, tout en tenant compte des spécificités individuelles des patientes : âge, antécédents, fragilités ou besoins particuliers. Ainsi, des parcours adaptés sont proposés aux femmes jeunes comme aux femmes âgées. Et ce suivi sur-mesure repose sur la coordination d'une équipe dédiée pluridisciplinaire, composée notamment d'une infirmière de coordination, d'une assistante de parcours et d'experts spécialisés (chirurgie, oncologie médicale avec un accès aux essais cliniques lorsque cela est pertinent, radiothérapie, curiethérapie, radiologie, anatomopathologie, génétique et soins de support).

L'optimisation des parcours de soin en gynécologie à l'Institut Curie, reconnu centre expert pour la prise en charge des cancers gynécologiques, s'illustre notamment par l'installation de nouveaux blocs opératoires dédiés sur le site de Saint-Cloud de l'Institut Curie.

Innover pour mieux soigner

Les équipes de l'Institut Curie et de l'IHU Institut des cancers des femmes investissent dans des recherches originales et des outils technologiques de pointe pour comprendre l'initiation et la biologie des cancers gynécologiques et pour élaborer de nouvelles approches diagnostiques et thérapeutiques. L'un des projets phares de l'IHU repose sur une plateforme dédiée au développement d'organoïdes 3D et de tumeurs sur puce. Fondée sur la conception « d'avatars biologiques des patientes », celle-ci permettra de tester la réponse des tumeurs des patientes à différents traitements et d'étudier leur évolution. Autre exemple de projet majeur et transversal de l'Institut des Cancers des Femmes : le Women's Cancer Atlas : une base de données centralisée, multi-échelle, multimodale (incluant depuis des paramètres moléculaires ou cliniques jusqu'à des données de sciences humaines et sociales) qui deviendra une ressource très précieuse pour les chercheurs et médecins. A terme, cet Atlas pourra notamment alimenter des algorithmes d'Intelligence Artificielle, un domaine pour lequel les équipes de l'Institut Curie sont précurseurs. Radiologie, pathologie numérique, données multiomiques (génomique, transcriptomique, métabolomique…), les chercheurs construisent et développent des modèles d'IA prometteurs pour le diagnostic, la prédiction des rechutes et des outils cliniques concrets, personnalisés et efficaces pour les femmes.

Informer, accompagner : l'engagement de l'Institut Curie aux côtés des associations

Tout au long du mois de septembre 2025, l'Institut Curie organise et soutient des ateliers d'information en partenariat avec des associations engagées comme IMAGYN et Mon réseau cancer gynéco. Ces actions visent à accompagner les femmes concernées par les cancers gynécologiques, à renforcer la diffusion d'informations fiables, et à libérer la parole sur les enjeux liés à la maladie, aux traitements et à la qualité de vie.

Dans le cadre de septembre turquoise, mois dédié à la sensibilisation sur les cancers gynécologiques, les experts de l'Institut Curie sont disponibles pour répondre à vos questions

  • Dr Diana Bello-Roufai, cheffe adjointe du département d'oncologie médicale
  • Pr Etienne Brain, oncologue médical, spécialiste des femmes âgées
  • Dr Florence Coussy, gynécologue et oncologue, spécialiste des femmes jeunes
  • Dr Stéphanie Descroix, directrice de recherche CNRS, directrice adjointe de l'unité Physique des cellules et cancer (CNRS / Institut Curie / Sorbonne université)
  • Pr Fabrice Lecuru, chef du service d'oncologie gynécologique et professeur de chirurgie oncologique (université Paris Cité)
  • Dr Fatima Mechta-Grigoriou, directrice de recherche Inserm, directrice de l'unité Chimie biologie des cancers (Inserm / CNRS / Institut Curie)
  • Dr Nicolas Pouget, chef de service de chirurgie gynécologique et mammaire
  • Dr Manuel Rodrigues, oncologue médical et chef d'équipe au sein de l'unité Chimie biologie des cancers (Inserm / CNRS / Institut Curie)
  • Pre Anne Vincent-Salomon, pathologiste, directrice de l'IHU Institut des Cancers des Femmes

Témoignage - Candice J., 51 ans :

« Il y a 13 ans, j'avais 38 ans. J'étais veuve avec deux enfants et je souffrais, chaque mois, de règles extrêmement douloureuses. Ces douleurs devenaient si intenses qu'elles perturbaient mon quotidien. J'ai alors consulté une gynécologue, pensant que quelque chose n'allait pas. À l'époque, on parlait très peu d'endométriose. Il m'a fallu insister pour qu'on envisage une intervention chirurgicale destinée à stopper mes règles et soulager mes douleurs. L'opération était programmée pour septembre 2012. Mais un mois avant, j'ai dû me rendre aux urgences à cause de douleurs insupportables. Sur place, on m'a seulement prescrit des antidouleurs et la date de l'opération a été maintenue. Ce n'est qu'au moment de l'intervention qu'on a découvert un cancer des ovaires déjà métastasé. Le choc a été immense. Un traitement a été rapidement mis en place, et pendant plusieurs années, la maladie a pu être stabilisée.

Cinq ans plus tard, de nouvelles douleurs au ventre m'ont poussée à consulter un gastro-entérologue, qui m'a orientée vers l'Institut Curie. Là-bas, j'ai été prise en charge sans attendre, et j'ai débuté une nouvelle chimiothérapie. Depuis, la maladie évolue "heureusement" lentement, mais elle ne me quitte pas. À chaque récidive, un nouveau protocole est mis en place. C'est un combat de longue haleine.

Aujourd'hui, je vais bien. Je suis suivie à l'Institut Curie par une équipe formidable, chirurgien, oncologue, infirmières. J'y ai même découvert l'hypnose, qui m'a beaucoup aidée. Je me sens écoutée, respectée, en confiance.

Ce que je retiens de tout cela, c'est l'importance d'écouter son corps et de ne pas minimiser sa douleur. J'espère de tout cœur qu'avec les progrès d'aujourd'hui et la meilleure visibilité de maladies comme l'endométriose ou les cancers gynécologiques, les femmes sont prises en charge plus rapidement qu'à mon époque. »

 

[1] L'Institut Curie est classé 1er, 2ème et 5ème pour les cancers du sein, de l'ovaire et de l'utérus respectivement en 2024 (palmarès des hôpitaux du journal Le Point).

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